Du Berger Ancestral

Du Berger Ancestral Berger de Beauce

Berger de Beauce

Interview publié le 14 septembre 2008 .

Interview publié le 14 septembre 2008 .

Interview...par Franck Amisse

Publié le 14 septembre 2008 .





FA : Bonjour Benoit, peux-tu te présenter en quelques mots ?

 

BV : J’ai 25 ans, je suis berger professionnel depuis 4 ans sur les coteaux de la commune d’Evreux, mais j’ai toujours garder les moutons depuis ma plus tendre enfance avec mon Père. Je me souviens faire mes devoirs après l’école tout en gardant la troupe.

 

Actuellement, je mène une troupe d’environ 200 moutons constituée majoritairement de brebis de race solognote mais aussi de divers moutons de races Ouessant et Scottish Blackface. Je gère aussi une zone humide avec des vaches de race Highland Cattle.





FA : Depuis combien de temps utilises-tu des chiens sur troupeau ?

 

BV : Nous avons toujours eu des chiens pour garder les moutons. J’ai vite compris l’intérêt d’un chien comme auxiliaire dans les diverses tâches quotidiennes liées à la conduite et à la garde de moutons.

 

Nous avons eu essentiellement des Beaucerons, car ils sont bons gardiens et dotés naturellement d’une qualité exceptionnelle : La Rive !

 

De plus, ils sont rustiques, endurants et agiles et du fait de leur gabarit, ils imposent un bon impact visuel au troupeau.

 



FA : Que signifie Garder les moutons ?

 

BV : Garder les moutons, c’est faire pâturer une troupe de moutons dans des zones non-clôturées où seul le chien délimite et contient sous les ordres du berger les zones de pâturages composés de plaines, de coteaux, de bois, de chemins, de talus, de friches…

 



FA : C’est quoi la Rive ?

 

BV : La Rive, c’est une action du chien qui travaille à l’opposé du Berger. L’objectif pour le chien est d’aller et venir sur axe déterminé par le berger aux allures du trop et ainsi de déterminer une limite de zone de pâturage, tout comme une clôture mobile (électrique). 

 

La Rive est un instinct naturel chez le Beauceron, mais qu’il faut travaillé et réglé bien évidemment. Malheureusement, de nos jours, peu de Beaucerons sont capables naturellement de tenir une Rive, alors qu’à l’origine, l’aptitude naturelle à la Rive était un critère primordial de sélection.





FA : Peux-tu nous donner quelques exemples de Rive ?

 

BV : On place le chien en haut d’un talus. Pour allonger le troupeau sur la route lors de déplacement, de maintenir le troupeau sur les bas cotés et d’éviter ainsi les débordement. Ou bien encore, lors d’un passage entre deux pièces de cultures (Blé, Luzerne…) afin d’éviter que la troupe pénètre dans les aires de cultures…

 



FA : Quel est le travail de tes chiens ? Comment les utilises-tu ? Travaillent-ils de la même façon ? et en même temps ?

 

BV : Chaque chien travail individuellement, bien que tout deux présentent des aptitudes communes pour garder, rassembler, resserrer, conduire et contenir le troupeau, j’utilise plus Lascar pour le travail en bergerie, pour le Trie et pour la montée en bétaillère. Tandis que j’utilise plus Loustic pour ces qualités exceptionnelles à tenir la Rive.

 

Il m’arrive d’utiliser les deux chiens simultanément lors des déplacements de la troupe par la route. L’un en chien de tête et l’autre en poussée. Le chien de tête permet de réguler l’allure et le chien de « queue » (à l’arrière du troupeau) qui permet de contrôler les éventuels débordements.

 



FA : A quel âge ont-ils commencé à travailler ?

 

BV : J’ai toujours respecté deux conditions avant de mettre un jeune chien au troupeau. La première est que le jeune chien connaisse les ordres de base et la deuxième est qu’il soit suffisamment rapide pour ne pas se faire déborder par les animaux.

 

J’ai toujours évité que le chien prenne de mauvaises habitudes comme mordre, aboyer ou bien encore courir après les animaux… en bref, ne pas respecter les animaux.

 



FA : Quelles sont leurs origines ? Ont-ils des papiers ? Sont-ils confirmés ?

 

BV : Lascar et Loustic sont frères et représentent la troisième génération des Beaucerons que j’utilise personnellement. Ils sont nés chez moi, issus à l’origine de lignées à papiers mais dont les portées non malheureusement pas été inscrites. Lascar a été confirmé à titre initial. Ils sont issus de parents et grand parents qui ont toujours et uniquement travaillés sur troupeaux.

 



FA : Connais-tu beaucoup de Beaucerons utilisés sur troupeaux ?

 

BV : Quand j’étais gamin, j’en connaissais beaucoup, mais il y en a de moins en moins, du fait de l’extension des clôtures électrique et des évolutions des pratiques d’élevages.

 





FA : Pour toi, quelles sont les qualités primordiales d’un bon chien de troupeau ?

 

BV : Le Respect des animaux, le Courage, la Réactivité, l’Observation et la Prise d’Initiative, l’Endurance et la Capacité à gérer l’effort.

 



FA : Comment vois-tu l’avenir de la race dans son utilisation agricole ?

 

BV : Il est difficile de répondre à cette question compte-tenu du faible nombre d’éleveurs qui oriente leur sélection essentiellement pour l’utilisation Troupeau. Malgré tout, il existe et heureusement de fervents défenseurs du Beauceron au Troupeau et j’espère que nous saurons de plus en plus nombreux dans l’avenir.

 



FA : Pour finir, si tu avais un conseil à donner à quelqu’un qui voudrait pratiquer le travail sur Troupeau avec son Beauceron, que serait-il ?

 

BV : De se rapprocher du responsable de la sous-commission Troupeau, Monsieur Michel Pillard, qui sera le renseigner avec pertinence. 



Interview...par Franck Amisse

Interview...par Franck Amisse